Honda prévoit une baisse drastique de ses profits d’exploitation, estimant que les tarifs douaniers américains lui coûteront environ 6 milliards de dollars canadien(650 milliards de yens) au cours de l’exercice fiscal se terminant en mars 2026. Le constructeur nippon prévoit une chute de 59 % de son profit d’exploitation, le ramenant à 3,34 milliards $ US. Le marge d’exploitation chutera aussi à 2,5 %, contre 5,6 % l’année précédente. Selon le PDG Toshihiro Mibe, cette estimation représente l’impact minimal, incluant non seulement les véhicules finis, mais aussi les motos, produits de puissance et pièces automobiles. Il précise que ce montant pourrait fluctuer avec le temps en fonction des exemptions potentielles.
Des investissements canadiens gelés pour au moins deux ans
Dans ce contexte incertain, Honda suspend ses investissements majeurs dans l’infrastructure de production de véhicules électriques au Canada. Initialement destiné à accueillir un pôle important de production de VÉ à Alliston (Ontario), le projet est mis en veilleuse pour une période minimale de deux ans. La production des VUS CR-V destinés aux États-Unis sera également relocalisée vers des usines américaines, en réponse directe aux politiques tarifaires. Des discussions sont en cours avec les gouvernements de l’Ontario et du Canada sur l’avenir de ces activités.
Un marché des VÉ plus lent que prévu
Mibe a aussi reconnu que la croissance du marché des véhicules électriques ralentit davantage qu’anticipé. Cela pousse Honda à réévaluer la cadence de ses investissements à travers ses marchés clés. Le report de l’investissement au Canada s’inscrit donc dans une stratégie de prudence, en attendant plus de clarté sur les perspectives à long terme.
Production réorganisée : le Civic hybride déménage aux États-Unis
Pour contrer les effets des tarifs, Honda adapte sa chaîne de production. Le Civic hybride à hayon, jusqu’ici fabriqué au Japon, sera bientôt assemblé dans l’usine d’Indiana dès juin ou juillet 2025. Cette relocalisation vise à contourner les droits de douane sur les véhicules importés. Au Mexique, l’usine de Celaya qui assemble les Honda HR-V et Acura ADX demeure active, ayant produit près de 195 000 véhicules en 2025. À Alliston, malgré les incertitudes, Honda maintient la production du Civic et du CR-V, avec plus de 420 000 unités produites en 2024. L’usine est en cours de transformation pour accueillir la production de véhicules électriques de prochaine génération.
Honda reste parmi les mieux positionnés au Japon
Parmi les grands constructeurs japonais, Honda est le moins exposé aux droits de douane américains sur les importations en provenance du Japon, ayant exporté à peine 5 379 véhicules vers les États-Unis en 2024. Cette faible dépendance est due à la forte implantation nord-américaine de Honda, présente aux États-Unis depuis 1982.
Résultats annuels en baisse
Pour l’exercice terminé le 31 mars 2025, le bénéfice d’exploitation de Honda a chuté de 12 %, atteignant 8,08 milliards $ US. Les revenus ont tout de même progressé de 6,2 % grâce à une meilleure performance des devises, mais les ventes mondiales ont reculé de 9,6 %, avec 1,65 million de véhicules livrés en Amérique du Nord, un recul de 1,6 %. Les ventes en Asie ont plongé de 28 %, et de 9,7 % en Europe.
Conclusion
Honda traverse une période charnière, marquée par des bouleversements géopolitiques, des défis technologiques et un marché en transition. Le constructeur choisit de ralentir ses investissements au Canada pour se réorganiser stratégiquement face aux politiques tarifaires américaines et à une demande de VÉS moins vigoureuse qu’espéré. Une situation à suivre de près d’ici le point de presse du 20 mai, où Honda détaillera ses intentions pour l’avenir de son pôle canadien de véhicules électriques.
Avec des renseignements d’Automotive News
Le texte Honda reporte ses investissements en VÉS au Canada en raison des tarifs douaniers américains provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile