Comment régler la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie automobile?
Par Louis-Martin Jannard de Canada Motor Jobs
Depuis plusieurs années déjà, de nombreux articles ont été rédigés au sujet de la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de l’industrie automobile. Dès le début des années 2000, la pénurie de main d’œuvre était sur toutes les lèvres. Vingt ans plus tard, celle-ci frappe encore très fort.
Comment notre industrie peut-elle régler ce problème?
Il faut regarder le problème en face et se demander ce qui a causé cette pénurie. L’industrie automobile ne s’est pas adaptée à la compétition. Autrement dit, les autres industries comme celles de la construction, de l’informatique, de l’aéronautique n’ont pas hésité à venir chercher la main-d’œuvre provenant de notre industrie.
De quelle manière? Certainement pas en promettant de payer 50% des bottes de sécurité après 3 mois d’embauche. Demandez aux travailleurs pourquoi ils ont quitté le milieu de l’automobile: Le salaire!
La solution que personne ne veut entendre
Les salaires offerts dans les autres secteurs sont nettement plus élevés. Le premier critère que les jeunes regardent avant de s’engager dans une formation : Ça paie combien? Résultat : Nos centres de formation sont vides ou presque.
Regardez ce que fait le gouvernement présentement pour attirer les jeunes dans l’enseignement et dans le système de santé : il augmente les salaires à l’entrée de ces professions. Depuis plusieurs années, par peur de perdre des mandats, les recruteurs ont tenté de faire croire aux employeurs et aux travailleurs que le salaire n’était pas la priorité, qu’il fallait plutôt miser sur les autres avantages sociaux tels le gym, l’horaire d’été, le team building, l’ambiance familiale, etc.
Évidemment, l’ensemble est important, mais l’incitatif premier demeure le salaire. Quand une personne gagne 80 000$/année, avoir accès à un gym est un beau bonus! Par contre, à 17$ de l’heure, elle n’a pas le temps d’aller au gym. Elle doit avoir un emploi pour payer son loyer.
Le recrutement international
Autre solution miracle proposée : Le recrutement à l’international. Il est illusoire de penser que les travailleurs provenant de l’étranger resteront dans notre industrie longtemps. Dès qu’ils comprendront qu’il est possible de gagner plus dans un autre secteur, ils quitteront.
La chute a été longue. Elle aura duré plus de 20 ans. La remontée le sera aussi. Armez-vous de patience! Avant de perdre le peu de ressources encore disponibles, il faut, dès que possible, corriger les salaires offerts. Certains employeurs l’ont compris et offrent de bons salaires, mais le mal est fait. Le bassin de main d’œuvre disponible est très bas. Il est donc grandement temps d’ouvrir les yeux : toute l’industrie doit réagir et rapidement.
L’industrie automobile au Québec est un secteur clé de l’économie, regroupant 162 305 travailleurs dans plusieurs sous-secteurs essentiels, chacun avec des dynamiques uniques. Grâce aux données fournies par Innoviste (anciennement CSMO-Auto), nous avons pu identifier des tendances d’emploi par sous-secteur et analyser les hausses et baisses observées.
En période de pénurie de main-d’œuvre, envisagez-vous le recrutement international pour votre entreprise ? Malgré les nouvelles restrictions imposées par Ottawa et Québec sur l’embauche de travailleurs étrangers temporaires à bas salaire (moins de 27,47 $/heure ou 57 000 $ par an), nous avons de bonnes nouvelles pour vous !
Note : Le terme “mécanicien / technicien” inclut également les mécaniciennes / techniciennes.
Vous désirez réussir le recrutement d’un mécanicien / technicien ? Suivez ces 3 étapes :
1. Comprendre le mécanicien / technicien automobile
Avant de rédiger votre offre d’emploi, prenez le temps de bien cerner la personnalité des mécaniciens et techniciens automobiles. Ces professionnels réfléchissent longuement avant de prendre une décision, surtout lorsqu’il s’agit de changer d’emploi. Changer d’atelier représente, pour eux, un changement de « famille », car les relations de travail dans un atelier sont très soudées : on partage les outils, les repas, et même des activités en dehors du travail.