Porsche 911 Turbo S
Malaga, Espagne- C’est sur le très beau circuit D’Ascari que nous fait connaissance avec la version 2026 de la Porsche 911 Turbo S, car c’est sur un circuit et seulement sur un circuit que l’on peut découvrir le potentiel de cette machine de guerre. Considéré comme la voiture sport la plus facile à conduire au quotidien, la 911 Turbo S poursuit dans la même veine pour 2026 en resserrant tous les boulons. Le 0-100 km/h passe de 2,7 sec à 2,5 sec. Le 0-200 km/h de 8,9 à 8,4 sec. Et pour ceux qui préfèrent les grands chiffres, sa vitesse de pointe atteint 322 km/h. Mais sous un air familier, la nouvelle Turbo S n’est pas une mise à jour : c’est une refonte complète
On gonfle les muscles
De loin, on pourrait croire à une simple évolution esthétique. Mais regardez-y de plus près : les ailes arrière, avec les échappements en titane plus écartées, semblent gonflées à l’égo, même si la largeur réelle n’a pas évolué. Les prises d’air latérales, plus affamées que jamais, avalent la route et l’air avec appétit. Une visite en soufflerie a permis d’améliorer le cx. À l’arrière, le bandeau lumineux et le diffuseur actifs composent un ensemble plus agressif, plus sophistiqué, presque arrogant, mais toujours avec ce je ne sais quoi de retenue. Porsche introduit une nouvelle couleur exclusive, Turbonite, un ton bronze satiné réservé aux modèles Turbo, que l’on retrouve sur les écussons, les jantes et même dans l’habitacle. C’est chic, subtil… et surtout, très Porsche : de la performance emballée dans un habit de soirée..
Le T-Hybrid, ou comment électrifier la brutalité
La grande nouveauté, c’est bien sûr le T-Hybrid. Derrière le H6 3,6 litres loge désormais un moteur électrique de 80 chevaux et deux turbos électriques (oui, deux), alimentés par une petite batterie de 1,9 kWh qui provient de la version GTS. Résultat : 701 chevaux au total et 590 lb-pi de couple dès 2 300 tr/min. Fini le temps d’attente à l’accélération, seulement une poussée immédiate, linéaire, presque surnaturelle. Les eTurbos ne soufflent pas, ils frappent. Et lorsque vous levez le pied, ces mêmes turbos récupèrent l’énergie pour recharger la batterie. Ironique, non ? Une 911 Turbo qui « régénère » pendant que vous écrasez tout sur votre passage.
Prête à défier les lois de la gravité
Malgré ses 85 kg de plus, la Turbo S 2026 paraît plus vive, plus aiguisée. Merci à la nouvelle suspension électro-hydraulique PDCC alimentée par le système hybride. Ce dispositif réagit en un clin d’œil, réduisant le roulis et gardant la caisse d’une stabilité exemplaire, même en pleine attaque. Vous avez l’impression d’être un meilleur conducteur grâce à ces systèmes qui corrigent vos fautes de conduite mineuresx en vous gardant sur le droit chemin. Les pneus arrière, désormais en 325 mm, sont larges comme des rames, et la traction intégrale PTM continue d’offrir une motricité quasi surnaturelle. Sur le Nürburgring, le résultat est sans appel : 14 secondes de mieux que l’ancien modèle, pour un tour en 7:03.92. C’est le genre de progrès qu’on ne voit qu’une fois par décennie, surtout sur une voiture qui n’avait rien à prouver.
Sur la route, c’est une autre histoire. En mode « Normal », la 911 Turbo S reste étonnamment docile, trop diront certains. C’est ce qui fait de cette voiture la sportive idéale pour une utilisation au quotidien. L’habitacle est confortable, bien insonorisée et la boîte PDK se comporte comme une boîte automatique facile à contrôler dans le traffic de la maison au bureau.
Le luxe, version missile sol-sol
L’habitacle suit la logique du reste : plus techno, plus raffiné, et toujours sans faute de goût. Les finitions Turbonite, les inserts en carbone et Neodyme, et les sièges Sport Plus 18 réglages créent une ambiance à mi-chemin entre cockpit de chasse et salon privé. Les technologies d’assistance sont omniprésentes, mais jamais envahissantes. Et oui, les balais d’essuie-glace en fibre de carbone sont toujours au catalogue. Pas sûr qu’ils changent grand-chose au chrono, mais ils allègent votre portefeuille avec élégance.
Pour qui ?
Soyons honnêtes : personne n’achète une 911 Turbo S pour sauver la planète. Ce que cette version T-Hybrid offre, c’est un argument moralement pratique : « C’est une hybride! » — dit le propriétaire, un sourire carnassier aux lèvres. La clientèle visée ? Le conducteur fortuné qui veut tout : la performance d’une exotique, le confort d’une GT, la fiabilité d’une montre suisse et, désormais, un soupçon de conscience environnementale.
Conclusion
La 911 Turbo S 2026 ne bouleverse pas les fondements de la légende ; elle les affine. Par rapport à la génération précédente, elle est plus rapide, plus précise, plus technologique, mais tout aussi implacable. Oui, les chiffres bruts ne font plus tomber les mâchoires comme autrefois — les Tesla et Rimac s’en chargent —, mais aucune de ces machines électriques ne vous donnera ce frisson mécanique, cette symphonie du H6 qui hurle derrière vous. En somme, la Turbo S 2026 reste ce qu’elle a toujours été : la sportive la plus complète du marché . Et probablement celui qui vous fera sourire le plus souvent. Vous aurez compris qu’il y a un prix à payer pour toute cette puissance et cette technologie. Le coupé démarra à 289,300 $ et le cabriolet à 304,500 $. Ces prix n’inclus pas les options qui vont rapidement grimper à 25 ou 30 000 $. Cela n’inclus pas non plus la taxe de luxe qui va vous soutier un autre 30 000$ et les taxes régulières. La réalité d’une Porsche 911 Turbo S se retrouve donc aujourd’hui autour de 400 000 $. Si cela vous intéressent toujours, les modèles arrivent au printemps 2026.
Forces
- Performance phénoménale et réponse instantanée grâce au T-Hybrid
- Tenue de route et motricité à couper le souffle
- Finition intérieure impeccable et confort de haut niveau
- Polyvalence quotidienne unique dans le segment
- Technologies d’aérodynamique et de châssis de pointe
Faiblesses
- Prix d’entrée salé
- Poids en hausse, malgré l’excellence du châssis
- Le H6 perd un peu de son chant mécanique d’antan
- Le prix des options vous rendra fou
Le texte Porsche 911 Turbo S provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
Autres articles de Benoit Charette:
Merci à notre partenaire Benoit Charette pour sa contribution à Canada Motor Jobs