Volvo EX90 2025 : le meilleur… et le pire
Newport Beach, Californie – À la fin du mois d’août dernier, j’ai eu la chance de participer au lancement du très attendu VUS électrique EX90 de Volvo. Pour l’occasion, la compagnie suédoise recevait la planète en Californie afin qu’elle puisse faire l’essai de son nouveau modèle phare, un véhicule construit en sol américain (Charleston, Caroline du Nord).
Le modèle est important pour la marque, car il représente le passage vers une nouvelle étape dans son plan d’électrification, un plan qui a récemment été revu à la baisse en raison des demandes actuelles du marché.
En fait, Volvo, qui ne devait que proposer des modèles électriques en 2030, risque de commercialiser des véhicules hybrides et hybrides rechargeables parallèlement. N’empêche, la compagnie est engagée envers l’électrification. D’ailleurs, l’EX90 est le premier modèle électrique de la marque à adopter la nouvelle nomenclature utilisant les lettres EX.
Et dire que ce produit était attendu est faible ; sa première présentation nous ramène deux ans en arrière.
Et comment s’est produit ce premier contact avec ce véhicule ? Disons, pour être poli, que les choses n’ont pas été comme prévu… pour Volvo.
Voici 10 choses à retenir concernant les débuts du EX90 sur notre marché.
1 — Nouvelle signature et façon de faire
En matière de conception, on entre dans une nouvelle ère avec ce Volvo EX90. Sa structure a été pensée pour être électrique seulement, et la compagnie a été agressive avec le choix des matériaux. Par exemple, en fait de matières recyclées, l’EX90 en compte 15 % pour ce qui est de l’acier, 25 % pour l’aluminium et quant au plastique qui est utilisé à travers le véhicule, 105 livres, soit 15 % du plastique total, proviennent de matériaux d’origine biologique.
Volvo souhaite atteindre la carboneutralité en 2040. Voilà le genre d’efforts nécessaires pour y parvenir, et ce n’est qu’un début.
2 — Design
Le design du EX90 est très épuré, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. On comprend pour la robe, car l’aérodynamisme est crucial avec un véhicule électrique, si on le souhaite le moindrement efficace. Avec la version Ultra, on retrouve même des poignées de porte affleurantes.
À l’intérieur, c’est aussi très léché, mais pour une simple raison de préférence. C’est bien joli, et c’est visuellement attrayant, mais ça manque cruellement de boutons. En fait, il y en a un, pour le volume, gros comme une rondelle de hockey, à la console centrale.
C’est bien beau, mais un juste milieu aurait été souhaitable. Par exemple, pour ouvrir le coffre à gant, il faut se rendre à l’écran du système multimédia pour trouver la touche qui active le mécanisme.
Et bien sûr, tout ce qui est contrôle de la climatisation, de la ventilation, des sièges chauffants, de la température, est à l’écran. Oui, il y a la reconnaissance vocale, mais il est où le problème avec quelques boutons bien disposés et bien intégrés ?
Sérieux ?
3 — Prix et versions
Ici, une bien drôle de stratégie de la part de Volvo. Il y a deux versions au menu. La première, nommée Plus, offre un équipement complet à 110 000 $. Si vous souhaitez quelques éléments additionnels, comme la suspension pneumatique et le châssis actif (avec amortisseurs qui peuvent s’ajuster 500 fois par seconde), ainsi que des sièges plus enveloppants avec fonction de massage, des roues de 21 pouces plutôt que de 20 pouces, et la chance d’ajouter la chaîne audio Bowers & Wilkins à 24 haut-parleurs en option, vous devez opter pour la déclinaison Ultra… à 115 600 $.
Bien franchement, si vous avez 110 000 $ à cracher sur un modèle, vous devriez en avoir 116 000 $ ; ou 120 ou 130…
4 — La technologie
Sur le plan technologique, le Volvo EX90 2025 est impressionnant. Et je ne parle pas seulement du système multimédia qui offre toutes les fonctions imaginables. En fait, on regarde vers l’avenir avec ce modèle, notamment avec l’intégration de puissants systèmes (lidar par Luminar technologies et NVIDIA Orin en ce qui a trait au processeur) qui vont faire en sorte que votre EX90 va apprendre de votre comportement, et de ceux des autres sur la route, pour ensuite développer des démarches adaptées en conduite autonome.
Plusieurs choses restent à définir de ce côté, mais on doit parler d’un véhicule intelligent qui sera en mesure de nous étonner. Pour le moment, tout est dormant. Les capacités seront ajoutées plus tard au modèle, via les voies hertziennes.
5 — Les problèmes
Sur papier, tout cela est bien beau. Cependant, en pratique, on est encore loin de la coupe en raison d’un facteur bien précis ; la fiabilité. Oui à la technologie, lorsqu’elle fonctionne et se montre sans faille.
Or, au lancement de ce modèle, ce n’était pas tout à fait le cas. Même que Volvo en était gênée par moment. Trop de bogues avec trop de véhicules différents, un signe que le produit ne semble pas fin prêt pour une commercialisation.
Deux exemples. Certains de nos collègues, en essayant d’ouvrir le coffre à gant, ont découvert une touche qui ne répondait pas à l’écran du système multimédia. En ce qui nous concerne, notre véhicule a vu ses systèmes d’aides à la conduite faillir à plusieurs reprises (avec message à l’écran central). Pire, la clef du modèle, qui prend la forme d’une carte de chambre d’hôtel, n’était pas toujours reconnue par le système, nous empêchant parfois de redémarrer après un arrêt.
Volvo avait déclaré en 2022 que son EX90 « ne serait pas simplement un nouveau véhicule, mais un ordinateur sur roues très perfectionné. » Quelle prédiction !
A-t-on besoin d’en ajouter ? La seule bonne nouvelle, c’est que les problèmes devraient pouvoir être réglés avec des mises à jour logicielles. À quand la fin des bogues, toutefois ?
6 — La quincaillerie
L’EX90 est pourvu d’une batterie de 111 kWh, pour une autonomie annoncée à 499 km. La puissance est à 510 chevaux et 671 livres-pieds de couple grâce à la présence de deux moteurs électriques à aimants permanents qui assurent du coup le rouage intégral.
Notez que le modèle va offrir la recharge bidirectionnelle, si bien qu’il sera possible d’alimenter votre demeure ou quantité d’appareils en cas de panne de courant.
Volvo annonce un temps de 30 minutes pour la recharge de 10 % à 80 %. Et un ingénieur rencontré sur place conseille aux futurs propriétaires de ne pas dépasser 80 %, lorsque possible, pour assurer la durée de vie de la batterie.
7 — L’insonorisation
Une des choses qui s’est avérée le plus impressionnant lors de l’essai du modèle, c’est le niveau d’insonorisation. C’est simple, on peut chuchoter à bord, même à vitesse d’autoroute.
J’en ai essayé des véhicules au fil des années, et voici l’un des cinq meilleurs habitacles rencontrés à ce chapitre ces 20 dernières années. Volvo côtoie Bentley et Rolls-Royce ici.
8 — Le poids
Avec tout véhicule électrique, la question du poids revient sur la table. Un jour, la technologie fera en sorte que la taille et la masse des batteries diminueront, mais d’ici là, il faut vivre avec cet irritant. L’EX90 pointe à 6118 livres (2775 kg).
On a vu pire, mais cet embonpoint est difficile à cacher.
9 — La conduite
La bonne nouvelle, c’est que grâce à la technologie avec le châssis et la suspension pneumatique (version Ultra), le tout est bien distillé et le modèle demeure « agile ». La conduite est stable et très rassurante. On a parfois l’impression que l’EX90 est plus petit qu’il ne l’est, en raison de la sensation conférée par la direction.
Le freinage régénérateur se dose très bien derrière le volant, si bien qu’il est facile pour le conducteur d’éviter les à-coups qui donnent envie à vos passagers de vomir.
Et la douceur de roulement est exceptionnelle.
Je suis très curieux d’essayer la version Plus, sans le châssis plus intelligent de la variante Ultra. J’ai l’impression que ce dernier va faire toute la différence.
10 — Consommation
Enfin, pour ce qui est de la consommation d’énergie, nous avons maintenu une moyenne de 21,9 kWh au 100 km, ce qui est très bien considérant le poids du modèle. Les routes parfaites de la Californie, combinées à une température sublime, ont assurément contribué à ce bon résultat.
Voilà pour ce qui est de nos premières impressions de ce modèle. L’EX90 ne sera pas le meilleur vendeur de la famille électrique de Volvo, mais il se veut le porte-étendard de la marque en matière de technologie. Ce qu’il propose va migrer vers les produits plus abordables, comme l’EX30 qui est attendu avec impatience.
On ne peut que souhaiter une sérieuse amélioration sur le plan de la fiabilité, car ce premier contact nous a laissés perplexes. Le potentiel est là, toutefois.
Forces
Douceur de roulement
Insonorisation exceptionnelle
Niveau de technologie impressionnant
Chaîne Bowers & Wilkins (option)
Faiblesses
Véhicule qui ne semble pas à point
Fiabilité à long terme
Facture très salée
Poids important
Le texte Volvo EX90 2025 : le meilleur… et le pire provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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