Volkswagen K70 : l’ancêtre de la Golf
Il y a des voitures qui marquent l’histoire, mais qui ne passent pas à l’histoire, du moins dans l’esprit des gens. La Volkswagen K70 fait partie de cette liste, elle qui est venue offrir quelque chose de nouveau chez Volkswagen au début des années 70, elle qui allait ouvrir la voie à la mythique Golf qui a fait ses débuts en 1974, ainsi qu’à la Passat qui a été lancée en 1973.
Produite de 1970 à 1974, la K70 n’était pas une mauvaise voiture, mais elle s’est avérée être un échec financier important pour la marque. La raison ? Il faut regarder du côté de NSU pour comprendre.
Un rachat important
En 1969, Volkswagen rachète NSU, un constructeur allemand qui connaît des difficultés financières. La compagnie travaillait alors au développement de la K70, une voiture qui devait venir épauler la Ro80 dans la gamme. À l’origine, un moteur rotatif devait lui être greffé, mais les problèmes de fiabilité de la Ro80 ont fait en sorte qu’on a décidé d’y aller avec une approche plus traditionnelle.
Cependant, les coûts de développement important du moteur rotatif de la Ro80, ainsi que ses problèmes de fiabilité, ont fait que les ventes n’ont pas été au rendez-vous, ni la rentabilité.
Volkswagen vient donc à la rescousse en 1969 avec le rachat de l’entreprise. Elle fait même d’une pierre deux coups en mariant NSU avec une autre firme qu’elle avait acquise en 1964, Auto Union.
Audi venait de naître, même si l’on allait parler du groupe Audi un peu plus tard seulement.
La K70
Lorsque Volkswagen achète NSU, la K70 était sur le point d’arriver sur le marché. Un prototype avait été présenté au Salon de Genève de 1969, immédiatement après l’acquisition. Volkswagen va donc poursuivre le projet pour le mener à terme.
La K70 allait devenir la première voiture à moteur refroidi à eau de Volkswagen, ainsi que la première profitant d’une configuration à traction plutôt qu’à propulsion. D’accord, ce n’était pas un produit Volkswagen propre, mais elle a le mérite d’être la première voiture de l’entreprise à profiter de cette approche et à porter le logo de la marque.
Cependant, la facture pour le développement allait s’avérer être importante. La raison est bien simple. Volkswagen avait assuré sa rentabilité avec des modèles intéressants et uniques, mais surtout avec des produits dont l’interchangeabilité des pièces était la pièce maîtresse pour maintenir les coûts de production le plus bas possible. Or, la K70 ne porte pas de pièces provenant du groupe Volkswagen. Elle va donc être très dispendieuse à fabriquer, et sera vendue à un prix en conséquence lorsqu’elle va se pointer chez les concessionnaires.
Une mort annoncée
En raison de ses coûts de production, l’avenir s’annonçait difficile pour la K70. Pourtant, il ne s’agissait pas d’un mauvais produit. La voiture était bien construite et agréable à conduire. Sa direction avait été vantée pour sa précision et la rétroaction qu’elle offrait aux conducteurs. Le comportement de la K70 était dynamique sur la route.
Malheureusement, la voiture ne sera jamais profitable.
En 1973, Volkswagen lance la Passat, un modèle qui allait venir remplacer la K70 dans la gamme. Puis, en 1974, Volkswagen lance la Golf. A-t-on besoin d’en dire plus ?
La compagnie va néanmoins produire un peu plus de 210 000 exemplaires de la K70 entre 1970 et 1974, ce qui fait qu’il est quand même possible d’en trouver sur le marché de l’occasion… européen. Attentions aux coûts d’entretien… et à la recherche de pièces.
La K70 n’aura été que de passage, mais elle aura toujours le mérite d’avoir été la première Volkswagen à moteur refroidi à l’eau, ainsi qu’à traction. On ne pourra jamais le lui enlever.
Le texte Volkswagen K70 : l’ancêtre de la Golf provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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