Nissan navigue en eau trouble
Nissan traverse une période difficile. Le constructeur automobile japonais vient d’annoncer une baisse de ses ventes pour le cinquième mois consécutif, enregistrant une chute de 25 % sur le plus grand marché automobile du monde. Après avoir déjà réduit ses prévisions de bénéfices, Nissan s’est engagé à lancer une vague de nouveaux produits, y compris des véhicules hybrides et électriques (VE). Toutefois, un rapport de Bloomberg révèle que la route vers un avenir plus vert pourrait être semée d’embûches.
Chiffres de vente alarmants en Chine
Les derniers chiffres couvrent les ventes de véhicules de Nissan pour le mois d’août 2024. Aux États-Unis, malgré des incitatifs, les ventes ont chuté de 0,1 %, atteignant 71 797 unités, ce qui est décevant sur un marché en croissance. La situation est encore plus préoccupante en Chine, où les ventes ont plongé de 24,2 % pour atteindre 49 204 unités. Sur la période allant d’avril à août, les ventes en Chine ont chuté de 16,4 %, soit environ 60 000 unités en moins. À l’échelle mondiale, les ventes ont baissé de 5,5 %. Seul point positif : une hausse des ventes de 29 % au Canada, avec 8 898 unités vendues. Cependant, ce chiffre reste modeste en comparaison aux ventes au Mexique.
Le ralentissement en Chine : une tendance prévisible
Le déclin des ventes en Chine n’est pas une surprise. Nissan a fermé une usine et réduit sa capacité de production dans le pays, en raison de la concurrence accrue des marques chinoises qui proposent des véhicules électriques plus avancés technologiquement. Bien que Nissan ait dévoilé quatre nouveaux concepts de VE plus tôt cette année, cela ne semble pas suffire pour contrer la dynamique des marques locales.
Production et ventes en baisse : des perspectives inquiétantes
Les chiffres de production sont également en baisse. Nissan a fabriqué 15,5 % de véhicules en moins en août, soit une baisse de 7,4 % depuis avril. Cela montre que le constructeur ne s’attend pas à une reprise des ventes à court terme, ce qui pourrait s’avérer problématique.
Aux États-Unis, Nissan vend une quantité importante de véhicules électriques. Les ventes de l’Ariya ont augmenté de 54,6 % cette année, et celles de la Leaf de 30,6 %. Cependant, ces ventes se font au prix de lourdes remises. L’Ariya, véhicule électrique phare de Nissan, n’est pas éligible aux incitations fédérales pour l’achat de VE, ce qui pousse le constructeur à offrir des locations avec jusqu’à 13 000 $ de rabais constructeur. Bien que cela permette d’afficher un tarif attractif de 199 $ par mois, cela gruge sérieusement les marges de profit. Malgré ces incitatifs, les voitures Nissan stagnent sur les lots des concessionnaires. En août, Automotive News rapportait que les concessionnaires Nissan réalisaient 70 % de profits en moins qu’un an auparavant, et que 38 % d’entre eux étaient en perte.
Les profits de Nissan continuent de chuter
Les bénéfices mondiaux de Nissan ont chuté de 99 % au dernier trimestre. En conséquence, la direction a révisé à la baisse ses prévisions annuelles de 12 %, les plaçant à 3,5 milliards de dollars. Malgré cela, Nissan prévoit de racheter 551 millions de dollars en actions à Renault, dans le cadre d’une stratégie visant à rééquilibrer l’alliance entre les deux constructeurs, tout en offrant à Renault une injection de liquidités nécessaire pour ses propres opérations en Chine.
Un avenir plus vert, mais pas avant 2028
Il y a cependant de l’espoir, à condition que Nissan et ses concessionnaires tiennent le coup. Le constructeur a informé ses concessionnaires américains de l’arrivée de nouveaux véhicules, avec le lancement imminent du nouveau Nissan Kicks, un Armada renouvelé, ainsi que sept nouveaux modèles hybrides et électriques d’ici 2028. Cependant, d’ici là, Nissan devra continuer à écouler un grand nombre de modèles à essence, devenus bien moins populaires qu’il y a quelques années.
Avec des renseignements d’automotive News
Le texte Nissan navigue en eau trouble provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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