L’industrie automobile secouée entre licenciements, hausses de prix et relocalisation
Moins d’une semaine après les annonces tarifaires planétaiores de Donald Trumop, les résultats dans l’industrie automobile se font déjà sentir: licenciements, ralentissement de production, et augmentation des prix pour les consommateurs américains. Le président Trump justifie ces mesures comme une stratégie pour forcer les constructeurs à relocaliser leur production et ainsi créer davantage d’emplois manufacturiers aux États-Unis. « Nous allons dynamiser notre base industrielle, ouvrir les marchés étrangers et démanteler les barrières commerciales », a déclaré Trump.
Mais selon les analystes, cette stratégie aura d’abord un effet négatif pour les acheteurs.
Des hausses de prix immédiates pour les consommateurs
Selon une étude du Anderson Economic Group, les prix des véhicules neufs vont grimper de manière marquée :
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+2 500 à 4 500 $ pour certains véhicules américains à bas prix,
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Jusqu’à +20 000 $ pour des modèles importés d’Europe ou d’Asie.
Même des modèles fabriqués aux États-Unis sont touchés en raison des chaînes d’approvisionnement globalisées.
Stephanie Brinley, analyste chez S&P Global Mobility, avertit :
« Les consommateurs ressentiront la douleur financière bien avant de voir des bénéfices sous forme d’emplois. »
Réorganisation de la production en Amérique du Nord
Des constructeurs comme Stellantis, Audi, Volkswagen, Nissan et Infiniti ajustent déjà leur production :
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Stellantis : 1 000 travailleurs mis à pied temporairement aux États-Unis. Fermeture de deux usines (Windsor, Ontario et Toluca, Mexique).
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Infiniti : arrêt de la production des QX50 et QX55 fabriqués au Mexique.
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Audi et VW : suspension des livraisons de véhicules fabriqués au Mexique vers les États-Unis.
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Nissan : renonce à supprimer un quart de travail à son usine du Tennessee.
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GM : augmentation de la production des Chevrolet Silverado et GMC Sierra en Indiana.
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Mercedes-Benz : envisage de rapatrier la production d’un modèle à Tuscaloosa (Alabama).
Tarifs, promotions et stratégie de survie
Alors que certains constructeurs augmentent leurs prix :
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Volkswagen : ajoute une taxe d’importation à ses frais de livraison.
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Ferrari : hausse de 10 % sur les modèles Purosangue, 12Cilindri et F80.
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Ineos Automotive : +11 % pour ses modèles à destination des États-Unis.
D’autres préfèrent offrir des rabais pour amortir le choc :
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Ford et Stellantis : offrent des rabais employés au grand public (valables jusqu’au 2 juin pour Ford, 30 avril pour Stellantis).
Hyundai, de son côté, adopte une attitude attentiste, sans changement de prix immédiat.
Réactions internationales : effet domino mondial
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Canada : applique des droits de douane équivalents de 25 % sur les véhicules américains.
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Mexique : en négociation avec Washington pour limiter les impacts.
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Chine : riposte avec une taxe de 34 % sur les produits américains.
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Union européenne : promet une réponse collective rapide.
« Si vous attaquez l’un de nous, vous nous attaquez tous », a lancé Ursula von der Leyen.
Ce n’est que le début
Les analystes prévoient que ces tarifs entraîneront une reconfiguration mondiale de l’industrie automobile, mais à long terme. En attendant, les coûts explosent et les incertitudes planent.
Le tarif sur les véhicules sera suivi dès le 3 mai d’un tarif équivalent sur les pièces automobiles importées (moteurs, transmissions, composants de sécurité, etc.), à l’exception de celles fabriquées au Canada ou au Mexique, si elles respectent les règles de l’ACEUM (USMCA).
Avec des renseignements d’Automotive News
Le texte L’industrie automobile secouée entre licenciements, hausses de prix et relocalisation provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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