L’hydrogène blanc du Québec

Des scientifiques québécois croient que le sous-sol de la province pourrait contenir de grandes quantités d’hydrogène naturel. Ils invitent le gouvernement à s’intéresser à cette ressource qui pourrait contribuer à la transition énergétique du Québec.

Découverte prometteuse à Thetford Mines

La mine BC à Thetford Mines, en Chaudière-Appalaches regorge la serpentine, un indice que le sous-sol du secteur pourrait contenir de l’hydrogène naturel, aussi appelé hydrogène blanc. Pour voir vraiment s’il y a une ressource, il faudrait trouver ce genre de roche-là, mais à une plus grande profondeur.”

Exploration en cours

Jasmin Raymond et huit autres chercheurs de l’INRS s’intéressent à la présence de l’hydrogène dans le sous-sol québécois. En analysant la composition des différents types de sols du Québec, ils ont identifié plusieurs endroits où on pourrait retrouver ce gaz. Les secteurs les plus prometteurs se trouvent en Abitibi, en Montérégie, en Estrie et en Gaspésie. L’étude de l’INRS ne permet toutefois pas de conclure avec certitude que le sous-sol québécois contient de l’hydrogène. Et même si le gaz est bien présent, impossible pour l’instant de savoir s’il existe des accumulations importantes.

Qu’est-ce que l’hydrogène blanc?

Contrairement à l’hydrogène gris, bleu ou vert, l’hydrogène blanc n’est pas fabriqué par l’homme. Il se forme naturellement sous terre. L’hydrogène est un carburant vert. Les véhicules qui en consomment n’émettent que de la vapeur d’eau. Fabriquer de l’hydrogène gris, à partir d’énergie fossile, est toutefois un processus polluant. La production d’hydrogène bleu ou vert, par électrolyse de l’eau, coûte cher.

Prochaine étape : L’exploration

Les études synthèses des chercheurs de l’INRS ont été transmises il y a un an au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) et rendues publiques au début du mois de juin. Dans leurs rapports, les chercheurs recommandent au gouvernement de passer à la prochaine étape : soutenir des explorations scientifiques pour confirmer la présence d’hydrogène naturel.

Plusieurs pays s’intéressent à cette ressource émergente et ont déjà modifié leurs réglementations pour permettre l’exploration sur leur territoire. L’an dernier, un important gisement d’hydrogène a d’ailleurs été découvert dans la région française de la Lorraine.

Le contexte législatif au Québec

L’ultime étape serait de permettre à des compagnies d’exploiter la ressource. Des changements législatifs seraient toutefois nécessaires. Depuis 2022, le Québec interdit l’exploration pétrolière et gazière sur son territoire. Le MEIE indique qu’il réfléchit à permettre l’exploration et l’extraction d’hydrogène naturel au Québec, mais qu’il doit encore en analyser les différents impacts.

Le Québec s’est doté, en 2022, d’une stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies afin d’atteindre son objectif de carboneutralité en 2050.

Intérêt croissant au Canada

La Commission géologique du Canada s’affaire de son côté à cartographier le potentiel d’hydrogène blanc partout au pays. Les travaux, semblables à ceux menés par l’INRS, ont commencé en 2022. “Je pense qu’on a la recette géologique parfaite,” note le chercheur Makram Hedhli. “50 % du pays est couvert par les roches qui peuvent produire de l’hydrogène.” Trois entreprises ont déjà contacté la Commission géologique pour s’enquérir des résultats de l’étude, qui devraient être publiés d’ici la fin 2024. L’une de ces entreprises est Chapman Hydrogen and Petroleum Engineering, une firme de consultants basée à Calgary. Elle mène des travaux pour le compte de l’entreprise Max Power, qui se targue d’être le chef de fil dans la course à l’hydrogène blanc en Amérique du Nord.

Un potentiel révolutionnaire

On a des roches presque partout au pays qui soutiennent une accumulation d’hydrogène blanc. En 2012, Denis Brière et son équipe ont identifié le tout premier gisement d’hydrogène. La société canadienne Hydroma en a fait la découverte fortuite à Bourakébougou, au Mali. Le gaz avait une pureté de 98 %. “C’était la première fois dans le monde qu’on observait que l’hydrogène peut sortir de la terre naturellement,” dit Denis Brière. “Maintenant, il y a beaucoup d’autres compagnies à la recherche de l’hydrogène naturel dans le monde entier.”

L’Exploration en Canada

Denis Brière espère répéter l’expérience au Canada. Présentement, aucune province canadienne ne permet des forages pour extraire l’hydrogène blanc. Le pétrophysicien mentionne toutefois qu’il entretient des conversations importantes avec des décideurs afin de permettre l’exploration. Il affirme que son client, Max Power, s’intéresse d’ailleurs déjà au potentiel du sous-sol québécois.

Conclusion

L’hydrogène naturel pourrait représenter une solution innovante et écologique pour soutenir la transition énergétique du Québec. Cependant, de nombreuses étapes restent à franchir, notamment en matière de recherche, d’exploration et de réglementation, avant que cette ressource puisse être pleinement exploitée. Le Québec, avec ses riches ressources géologiques, pourrait bien jouer un rôle de premier plan dans cette nouvelle ère énergétique.

Avec des renseignements de Radio-Canada

Le texte L’hydrogène blanc du Québec provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile

 

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