Les ventes automobiles canadiennes en baisse de 8,2 % en février
Les ventes de véhicules neufs au Canada ont reculé de 8,2 % en février 2025, selon DesRosiers Automotive Consultants (DAC). La principale cause ? Une chute spectaculaire des ventes de véhicules électriques (VÉS) et une comparaison défavorable avec un mois de février 2024 qui avait été exceptionnel.
Malgré cette baisse, Andrew King, associé directeur chez DAC, relativise : les 122 000 unités vendues restent un chiffre solide. La majorité des constructeurs ne publiant leurs chiffres que trimestriellement, ces données sont basées sur des estimations.
« Bien que cette baisse puisse sembler inquiétante, il faut rappeler que février 2024 fut le plus fort mois de février jamais enregistré, grâce à un approvisionnement enfin normalisé après 30 mois de pénuries », explique King.
Toyota en forte baisse, Mazda et Hyundai résistent
Parmi les constructeurs ayant communiqué leurs ventes mensuelles, Toyota enregistre la plus forte chute, avec une baisse de 25 %, totalisant 11 660 véhicules vendus.
D’autres marques accusent aussi le coup :
- Kia : -10,9 %
- Honda : -6,4 %
- Volvo : -4,3 %
- Subaru : -1,8 %
À l’inverse, Hyundai progresse de 6,5 %, avec 9 200 véhicules vendus. Mazda tire également son épingle du jeu, en grande partie grâce au succès de son CX-50, dont les ventes ont pratiquement doublé, passant de 546 unités en 2024 à 988 en 2025. Globalement, Mazda enregistre une hausse de 11,9 % avec 4 559 véhicules écoulés.
L’effondrement du marché des véhicules électriques
Le secteur des véhicules électriques (VÉS) a subi une véritable débâcle en février, avec des baisses de ventes atteignant 85 % pour certains modèles. DAC parle d’un « effondrement stupéfiant ».
Ce déclin fait suite à la fin des incitatifs fédéraux pour les véhicules zéro émission en janvier et à la suspension du programme de subventions du Québec. Février a donc été le premier mois complet sans aide gouvernementale pour les acheteurs de VÉ au Canada.
Quelques chiffres marquants :
- Hyundai Ioniq 5 : -37,9 %
- Hyundai Ioniq 6 : -81,4 %
- Toyota bZ4X : -73,2 % (107 unités vendues contre 399 l’an dernier)
- Kia EV5 : -85,8 % (65 unités vendues contre 457 en 2024)
Cette chute prolonge la tendance négative observée en janvier, lorsque les rabais étaient encore en vigueur une partie du mois.
L’ombre des tarifs américains sur l’industrie automobile
Malgré une SAAR (Seasonally Adjusted Annual Rate) estimée à 2 millions de véhicules, DAC met en garde contre les tensions commerciales avec les États-Unis, qui pourraient perturber le marché dans les mois à venir.
Le 4 mars, Washington a imposé des tarifs de 25 % sur la plupart des importations canadiennes et mexicaines. Toutefois, 36 heures plus tard, une exemption temporaire a été accordée au secteur automobile. Mais la menace de nouvelles taxes demeure, notamment sur l’acier et l’aluminium à partir du 12 mars, suivie de tarifs réciproques mondiaux en avril.
Le Canada a immédiatement répliqué en imposant des droits de 25 % sur 30 milliards de dollars de produits américains. Un second volet de 125 milliards de dollars, incluant possiblement les véhicules et pièces automobiles, pourrait entrer en vigueur dès le 2 avril.
Selon DAC, l’évolution de cette guerre commerciale influencera fortement les ventes automobiles au Canada en 2025 :
« La question est de savoir si nous reverrons un autre mois avec une SAAR de 2 millions de véhicules. Tout dépendra de l’impact des tarifs à venir. »
Entre la chute des ventes de VÉS et les incertitudes liées aux tensions commerciales, l’industrie automobile canadienne entre dans une période de turbulences.
Avec des renseignements d’Automotive Newsa Canada
Le texte Les ventes automobiles canadiennes en baisse de 8,2 % en février provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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