Les Québécois gardent leurs voitures plus longtemps : un bon ou un mauvais calcul?

Les routes du Québec, et du Canada, sont de plus en plus peuplées de voitures âgées. L’âge moyen d’un véhicule au Québec avoisine maintenant 11 ans, un chiffre similaire à la tendance nord-américaine où l’âge moyen a grimpé à 13,6 ans contre 8,4 ans il y a trois décennies. Cette évolution s’explique en partie par l’amélioration de la durabilité des véhicules et par des coûts croissants d’acquisition. Cependant, malgré cette longévité accrue, plusieurs propriétaires québécois négligent l’entretien et les réparations, une décision qui pourrait leur coûter cher à long terme.

Pourquoi les voitures durent plus longtemps

Les véhicules modernes sont mieux conçus, avec des composants plus résistants. Auparavant, atteindre 160 000 km (100 000 milles) relevait de l’exploit; aujourd’hui, c’est la norme. De plus, l’inflation, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et la hausse des taux d’intérêt rendent les véhicules neufs moins abordables.

En conséquence, les ventes de véhicules neufs au Canada ont chuté de près de 15 % depuis la pandémie. Les Québécois, comme leurs voisins américains, préfèrent conserver leurs voitures et effectuer des réparations plutôt que d’assumer les coûts élevés d’un nouveau véhicule.

Réduire les coûts d’entretien : un pari risqué

Au Québec, plus de 25 % des automobilistes reportent l’entretien de base, comme la rotation des pneus ou les changements d’huile, selon des données de Carfax Canada. Cette tendance s’est accentuée avec l’augmentation des coûts de la vie.

Les détaillants de pièces automobiles, comme Napa et AutoZone, observent une baisse des ventes de pneus premium ou de services tels que les réparations de freins. Or, différer ces entretiens peut transformer des problèmes mineurs en réparations coûteuses. Par exemple, négliger des pneus de qualité pourrait entraîner un remplacement plus fréquent ou des risques accrus sur la route.

Les véhicules électriques : une solution partielle

Les véhicules électriques (VÉS) pourraient modifier cette dynamique, car ils nécessitent moins d’entretien (pas de changements d’huile moteur, moins de pièces mobiles). Cependant, avec une part de marché encore limitée au Québec, leur impact sur la demande d’entretien reste marginal pour l’instant.

Un retour inévitable à l’entretien

Les tendances passées montrent que le report des réparations n’est souvent qu’une étape temporaire. Durant la récession de 2008-2009, les détaillants de pièces et services automobiles avaient rebondi rapidement lorsque les consommateurs réalisaient que reporter l’entretien devenait plus coûteux à long terme.

Selon des experts de l’industrie, un entretien régulier reste la meilleure façon de prolonger la vie d’un véhicule et de réduire les frais imprévus. Comme le souligne Philip Daniele, PDG d’AutoZone :

« Reporter l’entretien d’aujourd’hui mène à des réparations majeures demain. »

Conclusion : Entretien régulier ou réparations coûteuses

Garder une voiture plus longtemps est économiquement judicieux, mais à condition de ne pas négliger l’entretien. Au Québec, où l’automobile est essentielle pour de nombreuses familles, un entretien régulier est un petit investissement pour éviter de grandes dépenses.

Le texte Les Québécois gardent leurs voitures plus longtemps : un bon ou un mauvais calcul? provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile

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