Le premier VÉ de Volvo, l’Elbil, aura bientôt 50 ans

L’intérêt des Canadiens à l’égard des véhicules de marque Volvo, entre autres ceux qui sont électrifiés, est à la hausse. Voilà ce que nous apprennent les chiffres de ventes publiés par Volvo Car Canada Ltd., ces derniers jours. Cela dit, sans les nombreuses innovations technologiques récentes qui ont rendu attrayants notamment les véhicules électriques (VÉ), y aurait-il autant d’engouement à leur égard s’ils avaient été conçus à l’image du premier VÉ de Volvo ?

Chez Volvo, on l’appelle Elbil, nom qui signifie tout simplement « voiture électrique » dans les langues scandinaves. Ce prototype est né il y a presque cinquante ans dans la mouvance du premier Choc pétrolier, l’époque où certains constructeurs commençaient à admettre une part de responsabilité dans les problèmes affectant notre planète.

Le Suédois Pehr G. Gyllenhammar, alors patron de Volvo, l’avait exprimé éloquemment lors de la Conférence des Nations Unies sur la protection de l’environnement de 1972, en affirmant : « En tant que constructeurs automobiles, nous faisons partie du problème. Nous devons donc faire partie de la solution. »

Une paire de prototypes

Développée en partenariat avec Televerket, une entreprise suédoise de télécommunications, l’Elbil est à l’image de nombreux prototypes et autres VÉ commercialisés à petite échelle de cette époque. Elle a le gabarit d’une citadine et mesure un peu plus de 2 m, comme une Smart Fortwo.

À l’automne 1976, Volvo présente deux prototypes de cette voiturette : un modèle orange à quatre places destiné à la famille et un utilitaire biplace jaune conçu pour la poste suédoise. Pour cette variante, on a même prévu une portière coulissante du côté droit, pour faciliter le travail du postier.

Deux moteurs électriques transmettent 9,5 kW (12,7 ch) aux roues arrière. Cette puissance permet à l’Elbil d’atteindre une vitesse de croisière de 50 km/h et même d’effectuer d’occasionnelles pointes à 70 km/h.

Une douzaine de batteries au plomb de six volts logées dans un tunnel central alimentent les moteurs. Elles ont le désavantage d’être lourdes et pèsent 350 kg, ce qui porte la masse de l’Elbil à près de 1 200 kg, selon Hans Hedberg. Le directeur du département Héritage chez Volvo Cars nous apprend également qu’elles ne procurent guère plus de 50 kilomètres d’autonomie, soit l’équivalent de 2 heures de conduite. De plus, leur recharge nécessite 10 heures.

Le défi, la batterie

Hans Hedberg affirme qu’à l’époque, on reconnaît l’aspect écologique des VÉ, leur fonctionnement silencieux, leur coût d’entretien inférieur et leur durée de vie plus longue. Le défi, cependant, c’est la batterie. Voilà pourquoi le projet Elbil sera sans lendemain.

L’avènement de diverses technologies modernes, notamment la batterie au lithium-ion dont l’usage s’est intensifié à partir des années 90, a donné un nouveau souffle à l’électrification des véhicules. Si bien que les plus récentes nouveautés électriques de Volvo, les utilitaires EX30 et EX90, bénéficient d’une autonomie de 8 à 10 fois plus grande que l’Elbil.

Selon Ressources naturelles Canada, un EX90 2025 pourrait parcourir de 483 à 499 kilomètres dans les meilleures conditions et selon la version, alors que l’autonomie de l’EX30 va de 402 à 420 kilomètres.

Popularité des véhicules électrifiés à la hausse

Ces chiffres contribuent à expliquer l’engouement croissant des Canadiens à l’égard des véhicules électriques, entre autres ceux de Volvo.

Un communiqué publié le 7 janvier par Volvo Car Canada le confirme. Il nous apprend que cette filiale du constructeur suédois a vendu 13 404 véhicules au pays en 2024, ce qui représente une hausse de 4,2 % comparativement à l’année précédente.

Parmi ces véhicules, 6 178 étaient des modèles électrifiés (électriques ou hybrides branchables). C’est 38,2 % de plus que l’année précédente. De plus, de ce nombre, 3 539 avaient une motorisation hybride branchable et 2 639 une motorisation électrique.

Or, dans le cas des véhicules électriques, on observe aussi une augmentation des ventes. Faute d’avoir les chiffres du constructeur pour 2023, si l’on se fie aux chiffres tirés du Programme d’incitatifs pour les véhicules à zéro émission du gouvernement du Canada, Volvo aurait livré 324 VÉ de plus en 2024 qu’en 2023, ce qui représente une augmentation d’environ 13 %.

En somme, grâce à une gamme plus moderne et plus étoffée, et une disponibilité accrue des véhicules, en 2024, les modèles électrifiés représentaient 46,1 % du total des ventes de Volvo au Canada, ce qui constitue une hausse importante pour puisque cette proportion atteignait 35 % en 2023 et 30 % l’année précédente.

Photos : Volvo Cars

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