La montée des pièces contrefaites inquiète les consommateurs et les ateliers mécaniques
Un moteur de Toyota Prius détruit à cause d’une pompe à eau défectueuse, un Land Cruiser condamné après qu’une bougie fondue ait endommagé son cylindre, et un Camry immobilisé à cause d’un démarreur prématurément brisé. Ces défaillances ont toutes un point commun : les pièces provenaient de sites de vente en ligne et semblaient être des pièces d’origine Toyota, mais étaient en réalité des contrefaçons.
Un phénomène amplifié depuis la pandémie
Selon Bob Stewart, président du Automotive Anti-Counterfeiting Council (A2C2) — un regroupement nord-américain d’automobilistes et de constructeurs —, la pandémie a fait exploser la vente de pièces contrefaites. Les confinements ont poussé des millions de consommateurs vers les achats en ligne, ouvrant la porte à des revendeurs douteux. L’augmentation du prix des pièces d’origine a aussi contribué au problème. Les automobilistes, à la recherche d’aubaines, se tournent vers des plateformes où les contrefaçons circulent librement. En 2024, les autorités américaines ont saisi plus de 211 000 pièces contrefaites, soit près du double de l’année précédente, selon le département américain des Transports.
Une menace directe pour la sécurité routière
Les pièces contrefaites ne causent pas que des pannes coûteuses : elles peuvent aussi coûter des vies. La NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a recensé sept cas connus de défaillance d’airbags contrefaits entre 2023 et 2024, dont cinq mortels. Ces coussins gonflables de remplacement, installés dans des ateliers indépendants, n’ont pas déployé correctement lors de collisions. Bob Stewart compare la dangerosité de ces pièces à celle d’« un explosif artisanal dans une colonne de direction ». Le ministère des Transports recommande aux consommateurs de vérifier l’historique d’un véhicule usagé avant l’achat, et de s’assurer que les pièces de sécurité (airbags, ceintures, freins) soient remplacées par des composants certifiés par le constructeur.
Des contrefaçons de plus en plus sophistiquées
Les faussaires utilisent désormais l’intelligence artificielle, des scanners 3D haute précision et même des machines industrielles authentiques pour produire des copies presque parfaites. « Aujourd’hui, même les fabricants ont parfois du mal à distinguer une pièce authentique d’une fausse », explique Roei Ganzarski, PDG d’Alitheon, une entreprise spécialisée dans la détection numérique de produits contrefaits grâce à des “empreintes digitales numériques”.
Comment reconnaître une fausse pièce
Quelques indices peuvent trahir une contrefaçon :
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un prix anormalement bas ;
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un emballage différent ou de faible qualité ;
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des erreurs de traduction sur la boîte.
Un propriétaire d’atelier mécanique se souvient avoir reçu cinq moteurs de direction pour Lexus : quatre authentiques, mais le cinquième, au texte mal traduit, s’est révélé être un faux produit chinois. Les techniciens indépendants et les départements de service peuvent signaler les pièces suspectes via le site de l’Automotive Anti-Counterfeiting Council. Une bonne affaire n’est pas toujours une bonne affaire. « Acheter des pièces “originales” sur Amazon, c’est jouer avec le feu. »
Avec des renseignements d’Automotive News
Le texte La montée des pièces contrefaites inquiète les consommateurs et les ateliers mécaniques provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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