Honda recentre sa production aux États-Unis pour éviter les tarifs

Dans un contexte économique secoué par les politiques protectionnistes américaines, Honda s’apprête à opérer un virage majeur dans sa stratégie industrielle. Selon le quotidien Nikkei Asia, le constructeur japonais envisage d’augmenter de 30 % sa production de véhicules aux États-Unis d’ici deux à trois ans, dans le but de protéger ses activités des tarifs douaniers punitifs de 25 % annoncés par l’administration Trump sur les véhicules et pièces importés.

L’objectif ? Fabriquer jusqu’à 90 % des véhicules vendus sur le sol américain… directement aux États-Unis. Un geste fort qui illustre bien l’ampleur des changements que le constructeur est prêt à entreprendre.

Le Honda CR-V
Le Honda CR-V | Auto123.com

Fin de la dépendance à l’ALENA et à l’ACÉUM

Jusqu’ici, Honda profitait pleinement des accords de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. Grâce à l’ACÉUM (successeur de l’ALENA), Honda produisait une partie de ses CR-V et Civic au Canada (Alliston, Ontario), et importait les HR-V et Acura ADX depuis l’usine mexicaine de Celaya, où les coûts de main-d’œuvre sont plus bas.

Mais avec la remise en question de ces mécanismes par la politique protectionniste américaine, Honda aurait décidé de relocaliser la production des CR-V du Canada vers les États-Unis, tout comme celle du HR-V qui quitterait le Mexique. Une opération progressive, étalée sur environ deux ans, incluant aussi des ajustements dans la chaîne d’approvisionnement des pièces.

Honda Canada confirme pour sa part que l’usine d’Alliston restera productive à 100 % dans un proche avenir et que les 4200 emplois ne sont pas menacés.

Éviter une facture de 4,57 milliards USD par an

Selon Nikkei, Honda aurait évalué à 4,57 milliards USD par an le coût potentiel des tarifs douaniers de Trump. Même si les coûts de production sont plus élevés aux États-Unis, cette réorganisation permettrait de limiter les impacts financiers sur le long terme, tout en renforçant sa base industrielle américaine.

Le Honda Heritage Center à Marysville, en Ohio
Le Honda Heritage Center à Marysville, en Ohio | Auto123.com

Une implantation américaine bien rodée

Honda n’arrive pas en terrain inconnu. En 2023, 70 % des 1,5 million de véhicules vendus aux États-Unis par le constructeur y ont été fabriqués localement.

Honda possède quatre usines majeures aux États-Unis, dont Marysville (Ohio), où l’Accord, l’Acura TLX et l’Integra sont assemblées. À East Liberty, on produit les CR-V et Acura MDX/RDX, tandis que Lincoln (Alabama) accueille les Odyssey, Passport, Pilot et Ridgeline. À Greensburg (Indiana), ce sont les Civic Hatchback et CR-V qui sortent des chaînes.

Certaines versions, comme le Ridgeline Trailsport assemblé en Alabama, proposent un contenu nord-américain de 75 % selon les données de la NHTSA (AALA).

Alors que Donald Trump envisage une pause dans la mise en œuvre des tarifs automobiles, Honda ne prend aucun risque. Comme le rappelle l’analyste Daniel Ives de Wedbush Securities, ce genre de décision industrielle ne se prend ni à la légère ni du jour au lendemain.

Le logo Honda, au Salon de l'auto de Chicago 2025
Le logo Honda, au Salon de l’auto de Chicago 2025 | Auto123.com

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