Ford baisse les bras et fait équipe avec la Chine
Ford ne se contente pas de freiner ses ambitions dans les véhicules électriques (VÉ) : le constructeur revoit de fond en comble sa stratégie de batteries. En décembre, l’entreprise a mis fin à deux ententes majeures totalisant près de 18 milliards $ US :
- • Une coentreprise de 11,4 G$ avec SK On (Corée du Sud) ;
- • Un contrat d’approvisionnement de 6,5 G$ avec LG Energy Solution.
Pendant que plusieurs projets de VÉ sont mis sur la glace, Ford investit désormais dans un tout autre créneau : le stockage d’énergie à grande échelle.

La technologie chinoise CATL rapatriée au Michigan
En 2023, Ford avait signé un accord de licence avec le géant chinois CATL afin d’exploiter sa chimie lithium-fer-phosphate (LFP). Initialement prévue pour les voitures électriques, cette technologie change de destination : les cellules LFP de CATL alimenteront désormais des unités de stockage stationnaires pour le réseau électrique nord-américain.
Elles seront produites dans une nouvelle usine au Michigan, dont l’ouverture est prévue l’an prochain.

Selon Lisa Drake, vice-présidente des plateformes technologiques chez Ford, il aurait fallu « une décennie » à l’entreprise pour atteindre seule le niveau de performance de CATL en matière de batteries LFP.
Du véhicule vers le réseau électrique
Ces batteries grand format ne seront pas installées dans des F-150 Lightning, mais dans des unités de stockage destinées aux producteurs d’électricité et aux gestionnaires de réseaux.
Ford affirme avoir consulté ses clients potentiels du secteur énergétique, et la réponse aurait été unanime : la demande est bien réelle. Les batteries LFP sont réputées pour leur durabilité, leur sécurité thermique et leur faible coût, des qualités idéales pour stabiliser les réseaux électriques.
Un projet hautement politique
Le projet a d’abord été rejeté par la Virginie en raison de ses liens avec la Chine. Le Michigan a finalement accepté d’accueillir l’usine, malgré un climat politique tendu : Washington cherche en effet à réduire la dépendance américaine aux technologies chinoises.
Ford soutient toutefois que produire localement sous licence est préférable à l’importation massive de batteries fabriquées en Chine, lesquelles dominent déjà le secteur du stockage d’énergie aux États-Unis.
Ce virage est un aveu lucide : la Chine possède une avance technologique considérable dans les batteries LFP, et Ford a choisi la voie du pragmatisme. À court terme, cette décision positionne le constructeur comme un acteur crédible du marché énergétique nord-américain, un secteur appelé à exploser avec l’essor des énergies renouvelables. Ce sont toutefois les conséquences de cette dépendance à long terme qui demeurent inquiétantes.
Contenu original de auto123.
Le texte Ford baisse les bras et fait équipe avec la Chine provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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