Karenjy, robuste comme le zébu
Pour les cinéphiles, le nom Madagascar évoque une série de films d’animation populaire. Au-delà de ces réalisations hollywoodiennes et des petits lémuriens énergiques et fantasques qu’on y voit, il faut admettre que le commun des mortels connaît très peu de choses sur la république insulaire qui porte ce nom. On en connaît encore moins sur son unique constructeur d’automobiles : Karenjy.
Apparue en 1985, la marque malgache Karenjy est née d’une initiative de développement industriel élaborée par le gouvernement socialiste entré au pouvoir dix ans plus tôt.
Elle avait été établie à Fianarantsoa, une ville d’un peu moins de 150 000 habitants située à environ 10 heures de route au sud de Tananarive, la capitale. Jusqu’en 1993, année où un changement de gouvernement a causé l’arrêt de sa production, l’entreprise n’avait livré qu’une centaine de véhicules : des camionnettes et des utilitaires légers à deux ou quatre roues motrices.
Du socialisme au mouvement de solidarité chrétienne
La petite usine construite au milieu des années 80 restera donc à l’abandon jusqu’en 2009. Cette année-là, Luc Ronssin, un ingénieur oeuvrant pour Le Relais Madagascar, une organisation de développement socio-économique lié au mouvement de solidarité Emmaüs, découvre ces installations délabrées avec un stock de pièces toutefois intact. Il fait le pari de relancer l’entreprise pour en faire un pôle de développement économique générateur d’emplois. Un défi relevé puisque depuis sa relance, Karenjy a créé 500 emplois.
Dans les premières années de relance, l’entreprise produit 85 véhicules basés sur les anciens modèles. Puis, en 2011, elle amorce
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