Les tarifs douaniers forcent GM à revoir sa chaîne d’approvisionnement
Tarifs, incertitudes et dépendance stratégique : le constructeur veut rapatrier sa chaîne d’approvisionnement
General Motors pousse ses fournisseurs à prendre leurs distances avec la Chine. Selon un nouveau rapport, le constructeur américain demande à ses partenaires de trouver rapidement d’autres sources pour leurs pièces et matières premières — et plusieurs doivent être repositionnés en moins de deux ans. Une stratégie qui, en réalité, a été enclenchée bien avant que la situation n’éclate publiquement.
La priorité : rapprocher la production des usines nord-américaines
D’après Reuters, GM a commencé à contacter certains de ses fournisseurs dès la fin de 2024. À ce moment-là, l’administration Biden avait déjà imposé 100 % de tarifs sur les véhicules électriques complets importés de Chine et 25 % de tarifs sur des composants critiques comme les batteries et les minéraux stratégiques. L’annonce ultérieure de tarifs plus étendus par le président Trump a accéléré le processus. L’objectif déclaré de GM : renforcer la résilience de sa chaîne d’approvisionnement en rapprochant la production des marchés où ses véhicules sont assemblés et vendus. GM ne ferme toutefois pas la porte à des fournisseurs non américains — tant qu’ils s’installent hors de Chine et plus près de l’Amérique du Nord.
« La résilience est essentielle », affirme Mary Barra
Lors de la dernière conférence téléphonique trimestrielle, Mary Barra a confirmé que GM travaille depuis plusieurs années à sécuriser sa chaîne d’approvisionnement : « Nous renforçons la résilience de la chaîne d’approvisionnement depuis quelques années. Nous privilégions le sourcing local lorsque c’est possible », a-t-elle déclaré. Shilpan Amin, responsable mondial des achats chez GM, a ajouté : « Miser seulement sur le pays le moins cher n’est plus viable. Le contrôle, la stabilité et la prévisibilité sont devenus prioritaires. »
Tarifs instables, restrictions chinoises et conflits commerciaux : un casse-tête pour l’industrie
Le bras de fer commercial entre Washington et Pékin secoue profondément le secteur automobile. Au cours des derniers mois la Chine a interrompu l’exportation de pièces contenant des terres rares, a imposé de nouvelles restrictions sur des matériaux essentiels et un autre conflit commercial a temporairement stoppé la livraison de puces électroniques utilisées dans les véhicules. Un accord conclu en octobre entre Donald Trump et Xi Jinping a réduit certains tarifs et a mis fin aux restrictions sur les terres rares. Mais une baisse des achats de soya chinois remet déjà l’entente en question. Bref, l’incertitude demeure totale — et GM doit composer avec un environnement imprévisible malgré un semblant d’apaisement.
Rapatrier la production : coûteux, long et complexe
Les constructeurs automobiles ont passé des décennies à délocaliser leur chaîne d’approvisionnement vers la Chine. Faire marche arrière sera long, coûteux, logistiquement difficile. L’instabilité commerciale touche aussi le Canada et le Mexique, pourtant partenaires fiables de l’industrie américaine depuis plus d’un siècle. GM doit donc jongler avec plusieurs fronts simultanément. À noter : les modèles produits en Chine et vendus aux États-Unis — principalement le Buick Envision — ne seraient pas affectés par ce réalignement.
Le texte Les tarifs douaniers forcent GM à revoir sa chaîne d’approvisionnement provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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