Les restrictions chinoises sur les terres rares menacent la production automobile

Une troisième crise de la chaîne d’approvisionnement en vue

Après la pandémie et la pénurie de puces électroniques, l’industrie automobile fait maintenant face à un nouveau choc majeur : la crise des terres rares. Depuis avril, la Chine a restreint l’exportation de plusieurs métaux critiques essentiels à la fabrication de composants automobiles, causant des retards de production et des fermetures temporaires d’usines en Amérique du Nord et en Europe.

Les terres rares : un maillon invisible, mais essentiel

Les terres rares regroupent 17 métaux lourds comme le samarium, le dysprosium ou le terbium, utilisés notamment dans les moteurs électriques, transmissions automatiques, capteurs, haut-parleurs et directions assistées. Les véhicules électriques et hybrides sont particulièrement touchés, puisque leurs moteurs dépendent fortement d’aimants haute puissance à base de ces métaux.

Même les véhicules à essence utilisent des pièces contenant des terres rares : alternateurs, boîtiers de papillon, capteurs de sécurité, etc.

La Chine serre la vis… et contrôle le marché

Le 4 avril, Pékin a restreint l’exportation de sept métaux rares, exigeant des approbations spéciales pour leur sortie du pays. Cette mesure fait partie d’un bras de fer commercial avec les États-Unis, à la suite de l’imposition de tarifs douaniers jusqu’à 145 %. Or, la Chine contrôle 65 % de la production mondiale et 88 % du raffinage des terres rares — un quasi-monopole.

Conséquences concrètes : arrêts d’usines déjà en cours

Ford a temporairement fermé son usine de Chicago en mai, faute de pièces pour les servofreins. En Europe, plusieurs fournisseurs ont dû suspendre leurs activités, et les approbations de licences d’exportation restent lentes, opaques et inégales, selon le regroupement européen CLEPA. Mathias Miedreich, de ZF, résume : « Il y a tellement de terres rares dans une voiture qu’il suffit qu’un composant manque pour stopper toute la chaîne. »

Les constructeurs canadiens et nord-américains en mode survie

Certains fournisseurs envisagent de déplacer la production de pièces vers la Chine, car les composants complets ne sont pas soumis aux restrictions. D’autres cherchent à modifier leurs produits pour éliminer les aimants permanents, au prix d’une baisse de performance et de longs délais de validation.

Un espoir diplomatique?

Des négociations entre les États-Unis et la Chine ont eu lieu les 9 et 10 juin à Londres. Washington souhaite accéder de nouveau aux exportations chinoises de terres rares, mais aucun accord n’a encore été annoncé.

Une urgence stratégique pour le Canada?

Alors que le Canada cherche à développer sa propre filière de terres rares, cette crise met en lumière la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement. En attendant, l’industrie automobile demeure vulnérable à chaque secousse géopolitique.

Avec des renseignements d’automotive news

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