Toyota est la plus durement touchée par la guerre des tarifs

Dans le bras de fer commercial relancé par Donald Trump, Toyota ressort comme le plus grand perdant de l’industrie automobile. En seulement deux mois, le géant japonais anticipe une chute de profits de 1,2 milliard USD en raison des nouveaux tarifs imposés sur les véhicules et les pièces importés. C’est plus que Ford, qui s’attend à un impact de 1,5 milliard USD sur l’année, et presque au niveau de General Motors, qui a déjà revu ses prévisions à la baisse de 5 milliards USD.

Un impact massif malgré une forte présence aux États-Unis

Toyota a pourtant massivement investi aux États-Unis : plus de la moitié des véhicules vendus localement y sont assemblés, et l’entreprise emploie 31 000 personnes au pays de l’Oncle Sam. Elle a aussi misé 13,9 milliards USD sur une nouvelle usine de batteries en Caroline du Nord.

Malgré ces efforts, 1,2 million de véhicules par an sont encore importés, notamment des modèles populaires comme le 4Runner, la Prius et plusieurs véhicules de luxe Lexus.

Le président Donald Trump n’a pas manqué de souligner cette dépendance à l’importation dans un discours controversé prononcé le 2 avril à la Maison-Blanche. Il a dénoncé les « un million de voitures étrangères de Toyota » vendues sur le sol américain.

Le Toyota 4Runner
Le Toyota 4Runner | Auto123.com

Tarifs en vigueur et négociations tendues

Depuis le 3 avril, la majorité des véhicules importés sont soumis à une taxe de 25 %, une mesure étendue aux pièces automobiles dès le 3 mai. Le Japon, dont les cinq plus grands constructeurs dépendent fortement du marché américain, est particulièrement vulnérable.

Selon Ryosei Akazawa, principal négociateur commercial du Japon, un constructeur japonais (non identifié) perd actuellement environ 1 million USD par heure à cause de ces tarifs.

Les pourparlers entre le Japon et les États-Unis ont débuté en février, avec une prochaine ronde prévue pour la fin du mois de mai. Akazawa espère une entente d’ici juin, mais les concessions exigées rendent les perspectives incertaines.

Des réponses stratégiques des constructeurs nippons

Pour limiter les pertes, certains manufacturiers réagissent : Nissan a cessé les commandes américaines pour certains VUS construits au Mexique, Honda transfère l’assemblage de la Civic hybride vers les États-Unis, et Mazda a même suspendu les exportations canadiennes d’un modèle produit en Alabama.

Quant à Toyota, elle maintient ses activités tout en cherchant à réduire ses coûts fixes, et reste attentive aux décisions des autorités américaines. Son usine de Georgetown, au Kentucky, tourne déjà à plein régime, ce qui limite sa marge de manœuvre pour relocaliser la production.

Le dilemme de Toyota : produire plus ici ou maintenir le Japon à flot

Malgré ses investissements aux États-Unis, Toyota reste fidèle à ses racines japonaises, avec une promesse renouvelée de produire au moins trois millions de véhicules par an au Japon. En 2024, elle y a assemblé 3,1 millions d’unités, soit près du tiers de sa production mondiale.

Avec 10,8 millions de véhicules vendus dans le monde en 2024, dont un quart aux États-Unis, Toyota reste solidement implantée. Mais le retour des tensions commerciales avec Washington rappelle que la globalisation de l’industrie automobile reste fragile, surtout face à un climat politique imprévisible.

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