L’usine GM d’Oshawa et ses travailleurs sous pression

Depuis plus d’un siècle, la ville d’Oshawa, en Ontario, incarne l’âme ouvrière de l’industrie automobile canadienne. Des musées, des fresques murales et même l’équipe de hockey locale — les Generals d’Oshawa — témoignent d’une histoire industrielle profondément ancrée. En effet, en 1937, elle adoptait le nom de Generals en référence à General Motors, alors commanditaire de l’équipe.

Mais cette ville, forgée par des générations d’ouvriers de General Motors, est aujourd’hui menacée. La cause : les tarifs douaniers imposés par Donald Trump, notamment une taxe de 25 % sur les véhicules importés. Une mesure qui, selon plusieurs travailleurs, représente une menace plus sérieuse que les crises précédentes.

Une industrie déjà fragilisée

La production automobile à Oshawa a connu bien des hauts et des bas. Le choc le plus dur remonte à 2019, lorsque GM a interrompu la production pendant près de deux ans, plongeant des milliers de familles dans l’incertitude.

Aujourd’hui, même si l’usine produit à nouveau des camionnettes Chevrolet Silverado depuis 2021, l’ombre des tarifs américains plane comme une épée de Damoclès. Jeff Gray, président de la section locale 222 du syndicat Unifor, résume ainsi la situation :

« Cette fois, ce n’est pas une bataille conventionnelle. C’est un combat contre un seul homme et son administration. »

Une histoire industrielle intimement liée à GM

Tout a commencé à la fin du 19e siècle, avec la compagnie McLaughlin, qui s’est tournée vers l’automobile dès 1907. En 1918, elle fusionne avec Chevrolet Canada pour former General Motors du Canada.

Dans les années 1970, l’usine employait des dizaines de milliers de personnes dans la région. C’est à cette époque que Lance Livingstone, comme son père et ses frères avant lui, a rejoint les rangs de GM.

Au site Automotive News, il a confié ceci : « J’ai eu la chance de travailler à une bonne époque. Aujourd’hui, l’avenir est flou. Je n’aimerais pas être un jeune travailleur en ce moment. »

La ville d’Oshawa vie des moments de grande incertitude | Auto123.com

Un avenir en sursis pour les travailleurs d’Oshawa

Depuis la reprise en 2021, l’usine fonctionne avec trois quarts de travail et environ 3000 employés. Pourtant, la diversité des modèles autrefois produits a disparu : seul le Silverado sort désormais des chaînes de montage, à raison de 660 unités par jour.

L’unité comme seule réponse face aux tarifs

La députée provinciale Jennifer French (NPD) affirme que les travailleurs ont toujours su s’adapter, mais les tensions commerciales avec les États-Unis amènent une nouvelle forme d’instabilité. « Les promesses politiques ne suffisent plus. Il faut de l’action concrète. Oshawa ne peut pas perdre son identité industrielle. »

Un espoir demeure toutefois : la résilience et la solidarité. Le consensus dans l’industrie est que démanteler la chaîne nord-américaine prendrait au moins dix ans — un délai que ni les constructeurs ni l’administration Trump ne peuvent se permettre.

Le mot de la fin

Les tarifs américains ne frappent pas seulement les chiffres d’affaires. Ils ébranlent le tissu social d’une ville comme Oshawa, où chaque voiture produite est le fruit d’un héritage et d’un engagement profond. L’histoire industrielle de la ville, gravée dans ses murs et ses musées, pourrait bien redevenir un champ de bataille politique.

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Le texte L’usine GM d’Oshawa et ses travailleurs sous pression provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile

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