Une virée hivernale au Québec avec des camions électriques, c’est possible !
Tôt ce matin, une caravane de camions s’est immobilisée aux abords du Palais des congrès de Montréal. A priori, cela n’avait rien d’inusité puisque le salon ExpoCam ouvre ses portes aujourd’hui. Mais cette caravane était constituée uniquement de véhicules électriques; des VÉ qui avaient sillonné une partie du Québec depuis trois jours. C’était la caravane de la Tournée hivernale des camions électriques de Mobilité électrique Canada (MÉC).
Cette activité de sensibilisation sur l’électrification des camions a été mise sur pied par MÉC, une association industrielle nationale réunissant 200 organisations impliquées dans l’électrification des transports. Elle servait notamment à déboulonner certains mythes entourant les camions électriques, mais aussi à signifier l’importance d’agir dans ce domaine. Car, si l’électrification des véhicules de promenade s’accélère, ça reste plus lent du côté des véhicules commerciaux.
Le secteur des transports routiers est d’ailleurs un important contributeur de gaz à effet de serre (GES). Selon MÉC, entre 1990 et 2022, les émissions de GES produites par les véhicules lourds ont augmenté de 81 %. Or, ces véhicules qui ne représentent que 3,7 % du parc de véhicules au Québec sont néanmoins responsables de près de 30 % des émissions de GES de l’ensemble du secteur des transports routiers.
Une caravane électrifiée
Composée de camionnettes (Chevrolet Silverado EV, Ford F-150 Lightning, GMC Sierra EV, Rivian R1T et Tesla Cybertruck), de fourgons (Chevrolet Brightdrop et Mercedes-Benz e-Sprinter) et d’un camion de classe 6 (Peterbilt), la caravane de MÉQ a quitté la Ville de Québec en après-midi, le 4 février, à destination du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
L’Assemblée nationale du Québec, qui servait de point de départ, était à la fois un lieu symbolique et fonctionnel. Car plus tôt ce jour-là, Daniel Breton, président et directeur général de MÉC, et ancien ministre de l’Environnement du gouvernement de Pauline Marois, et sa collègue Louise Lévesque, directrices des Politiques, prenaient part à une audition sur le projet de loi no 81, qui vise à améliorer les procédures d’évaluation environnementale.
Devant la commission Transport et environnement, tous deux ont formulé diverses recommandations, notamment l’adoption d’une norme zéro émission pour les camions et autobus afin que les ventes de ces véhicules soient constituées à 100 % de modèles électriques d’ici 2040; la recommandation de ne pas exclure les autobus et minibus de la loi zéro émission; enfin, l’offre d’une forme d’aide au financement pour l’achat des véhicules poids moyen et poids lourd grâce à un programme comme « Écocamionage », ou en adoptant un programme « Bonus-Malus » où les véhicules les plus polluants aideraient à financer l’achat de véhicules zéro-émission de manière fiscalement neutre.
Conditions climatiques idéales
Par ailleurs, cette semaine aura été idéale pour effectuer cette démonstration. D’après MÉC, les camions ont été mis à l’épreuve dans un hiver véritable, avec des vents forts et des températures qui, dans les pires moments, ont avoisiné les -40 °C. « Ces conditions extrêmes ont permis de recueillir des données précieuses sur la résilience et l’efficacité des camions électriques, confirmant leur potentiel même dans les climats les plus rudes », écrit l’association dans un communiqué publié aujourd’hui.
« Lorsqu’on est partis de Québec, rappelle Daniel Breton, on a traversé le Parc des Laurentides et, parmi tous les camions, il n’y en a qu’un seul qui a dû arrêter à la halte routière de L’Étape pour recharger ses batteries. Tous les autres se sont rendus directement à Jonquière, premier arrêt de la tournée, sans devoir être rechargés. Et parmi ceux-là, il y avait même deux camionnettes qui tiraient des remorques fermées contenant des motoneiges, des Quad et des côte à côte — tous électriques, évidemment ! C’était une façon de démontrer que ces camions électriques sont capables de faire une tournée pareille même en tirant une lourde charge. »
L’hiver n’est pas un obstacle
Après avoir fait le tour du Lac-Saint-Jean, la caravane s’est dirigée vers la Rive-Sud du fleuve pour atteindre Brossard, puis terminer son périple aux portes d’ExpoCam, au centre-ville de Montréal. Daniel Breton estime que cette tournée d’environ 1 100 kilomètres démontre que « rouler en hiver au Québec avec des camions électriques de travail, même sur de longues distances, c’est faisable. Ce n’est plus un hypothétique avenir lointain, mais une réalité actuelle. Et ça, les visiteurs d’ExpoCam pourront le constater avec nos véhicules, mais aussi avec ceux qui sont sur le plancher d’exposition. »
Dans une allocution prononcée à l’ouverture d’ExpoCam, Melissa Arnott, vice-présidente de la division Expositions de Newcom Media, l’entreprise qui organise ce salon, affirmait d’ailleurs qu’environ 10 000 représentants de l’industrie du camionnage le visiteraient d’ici le 8 février.
Photos : Mobilité électrique Canada
Le texte Une virée hivernale au Québec avec des camions électriques, c’est possible ! provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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