L’homme d’affaires indien Ratan Tata n’est plus
L’homme d’affaires indien Ratan Tata, fondateur de Tata Motors et acquéreur de Jaguar Land Rover, est mort à l’âge de 86 ans.
Lorsque Ratan Tata a pris la décision d’acheter Jaguar Land Rover (JLR) de Ford en 2008, le geste a été perçu comme audacieux, voire imprudent. Pourtant, ce choix s’est avéré déterminant pour l’avenir du constructeur britannique en difficulté.
Une vision qui dépasse les frontières
Ratan Tata, à qui on a réservé des funérailles d’État hier (10 octobre), a transformé le conglomérat Tata en un empire mondial diversifié. Le rachat de Jaguar Land Rover s’est inscrit dans cette stratégie globale.
Face à la concurrence de Mahindra, un autre géant indien, Tata a réussi à acheter JLR pour 2,3 milliards USD, une somme inférieure aux 2,75 milliards que Ford avait payés huit ans plus tôt. À l’époque, JLR était en grande difficulté, et Ford n’arrivait plus à redresser la situation.
Un pari risqué pour Tata Motors
Cette acquisition était particulièrement risquée pour Tata Motors, alors modeste acteur du marché automobile indien. La compagnie tentait de révolutionner la mobilité avec des voitures abordables, comme la Nano, qui était vendue seulement 2500 $, un projet qui tenait à cœur à Ratan Tata, mais qui n’a pas rencontré le succès escompté.
En outre, il existait peu de synergies entre les voitures économiques de Tata et les marques haut de gamme de JLR, ce qui limitait les économies d’échelle.
Des débuts difficiles pour JLR
Malgré les aides financières de Ford pour assurer la survie de JLR après l’acquisition, la première année s’est soldée par une perte de 350 millions de livres sterling ou un peu plus de 700 millions $.
Cependant, Tata avait déjà commencé à structurer un plan solide pour redresser JLR. Il a nommé une direction composée principalement d’anciens cadres de BMW, et ceux-ci ont su exploiter la puissance des marques Land Rover et Range Rover pour pénétrer de nouveaux marchés, notamment en Chine. Dès 2011, JLR affichait un bénéfice de plus de deux milliards de dollars.
Une ambition « sidérante »
Comme le site Automotive News le rapporte, Ratan Tata, fidèle à son style de gestion, gérait à distance en montrant une confiance totale dans les cadres qu’il avait choisis ou hérités. Toutefois, il a souvent exprimé sa perplexité face à l’éthique de travail britannique. Le quotidien Times a rapporté ses propos critiques à l’égard de la réticence des employés de JLR et de Corus (une autre acquisition de Tata) à faire des heures supplémentaires ou à planifier des réunions après 17 heures.
L’héritage de Ratan Tata
En dépit des défis, Ratan Tata a laissé un héritage durable dans l’industrie automobile mondiale. Sa vision et son ambition, bien que jugées téméraires à l’époque, ont permis à JLR de renaître de ses cendres, transformant une marque en difficulté en un acteur mondial prospère.
L’acquisition de Jaguar Land Rover par Ratan Tata n’était pas qu’une simple transaction commerciale. C’était un pari audacieux qui reflétait une vision stratégique à long terme. Malgré les incertitudes et les critiques initiales, Tata a su mener JLR vers le succès, prouvant ainsi que parfois, la prise de risques calculée peut changer le destin d’une entreprise.
Contenu original de auto123.
Le texte L’homme d’affaires indien Ratan Tata n’est plus provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
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