Iso Fidia (1967-1974) : un classique mal né
Lorsqu’il est question du constructeur Iso, on met le pied dans l’univers automobile italien des années 60 et 70, une époque qui nous a fait voir des bolides absolument extraordinaires.
Chez Iso même, comment oublier le coupé Rivolta et la magnifique Grifo ?
Plutôt bien pour une compagnie qui était à l’origine spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’appareils ménagers. C’est un peu comme si Frigidaire nous avait proposé des classiques automobiles. L’Isetta sera la première voiture d’Iso au milieu des années 50, elle qui sera entre autres fabriquée sous licence par BMW. Dans les années 60, on verra apparaître la Rivolta en 1962, ainsi que la Grifo, en 1966. En 1967, Iso présente la S4, qui sera rebaptisée Fidia au moment de sa commercialisation. En quelque sorte, cette voiture venait prendre la place de la Rivolta dans la gamme.
Cette fois, on parlait d’une berline de grand luxe. Son style élégant avait même une touche de noblesse. On comprend pourquoi lorsqu’on constate que la voiture avait été dessinée par Giorgetto Giugiaro, celui qui nous a donné d’innombrables classiques automobiles, comme l’Alfa Romeo Giulia, la Lotus Esprit et la Maserati Ghibli, pour n’en nommer que quelques-unes. Il avait aussi signé le design des Rivolta et Grifo.
Côté style, on était donc servi. Et mécaniquement aussi, car au départ, la compagnie avait fait appel à General Motors (GM) qui lui avait fourni le V8 de 5,4 litres d’une certaine Chevrolet Corvette. Les acheteurs n’avaient donc pas à craindre le côté capricieux des mécaniques italiennes. Et avec une puissance de 300 chevaux, les prestations étaient à la hauteur. Le 0-100 km/h s’effaçait en 7,2 secondes, un temps plus que respectable à l’époque. La voiture pesait un peu plus de 2800 livres. Un moteur V8 de Ford sera un peu plus tard utilisé avant la fin de la production.
À l’intérieur
Comme vous pouvez le voir sur une des photos, la présentation était aussi riche que soignée. Où était le problème, alors ? On le trouvait avec le prix. En fait, la voiture a coûté beaucoup plus cher à développer que ce qui avait été prévu, ce qui fait que pour récupérer ses investissements, la compagnie en exigeait un prix beaucoup trop élevé. De fait, la voiture coûtait plus cher qu’une Rolls-Royce à l’époque. Or, si elle était intéressante, il est clair que la qualité n’était pas la même que celle que l’on retrouvait avec la proposition anglaise. Pire, on s’est vite rendu compte que l’assemblage n’était pas à la hauteur et que la voiture avait tendance à rouiller plutôt facilement. Ajoutez à cela la crise pétrolière de 1973 qui est venue faire très mal à l’entreprise et vous aurez compris pourquoi la Fidia n’a pas fait long feu. On estime qu’un peu moins de 200 modèles ont été fabriqués.
Si vous voulez en trouver une, votre meilleure chance sera de faire la tournée des musées. Son entretien mécanique ne sera pas compliqué, mais vous devrez avoir beaucoup de chance pour trouver des pièces manquantes, toutefois.
La voiture a terminé son parcours en même temps que la compagnie, en 1974.
Pour ce qui est du prix d’une Iso Fidia, sachez que ça demeure très raisonnable. J’ai pu découvrir qu’au cours des dernières années, plusieurs exemplaires ont été vendus à des prix oscillant autour de 20 000 $ CA à 30 000 $ CA, lors d’encans.
Pour une pièce aussi exclusive, ce n’est pas si mal.
Le texte Iso Fidia (1967-1974) : un classique mal né provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile
Autres articles de Benoit Charette:
Merci à notre partenaire Benoit Charette pour sa contribution à Canada Motor Jobs